Apprendre avec les intelligences

  • Apprentissage
  • 20 Août 2024
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On sait depuis les années 80 qu’il existe de multiples façons d’apprendre.

La théorie des intelligences multiples, développée par Howard Gardner propose une vision plus large de l'intelligence que celle mesurée par les tests de QI traditionnels. Cette approche reconnaît que chaque individu possède un profil unique d'intelligences, ce qui a des implications importantes pour l'éducation et l'apprentissage. Gardner a initialement identifié huit formes d'intelligence :

  • Linguistique

  • Logico-mathématique

  • Spatiale

  • Musicale

  • Kinesthésique

  • Interpersonnelle

  • Intrapersonnelle

  • Naturaliste

Plus récemment, d'autres formes d'intelligence ont été proposées, comme l'intelligence existentielle ou spirituelle.

Les critiques :

Cette théorie des intelligences multiples a été critiquée. Certains chercheurs remettent en question sa validité scientifique. L'évaluation des élèves selon cette théorie peut s'avérer complexe, surtout dans les systèmes éducatifs qui privilégient les tests standardisés.
Certains éducateurs craignent que l'accent mis sur les intelligences multiples ne détourne l'attention des compétences fondamentales en lecture, écriture et mathématiques.

Le regard d'experts :

L’étude du fonctionnement du cerveau (appelée neurosciences) a ainsi validé de nombreuses avancées fondamentales, en déconstruisant au passage certains mythes ou fantasmes (comme par exemple, le fait que passé 20 ans, on n'apprend plus).
Il est important de noter que les neurosciences n'ont pas encore complètement validé la théorie de Gardner.

Les neurosciences mettent l'accent sur la plasticité du cerveau, sa capacité à se réorganiser et à s'adapter. Cela suggère que les capacités cognitives peuvent être développées et modifiées par l'apprentissage et l'expérience, plutôt que d'être des "intelligences" fixes et distinctes.


Antonio Damasio, un neuroscientifique renommé, a reconnu que la théorie de Gardner est une avancée significative en ce qu'elle met en lumière la complexité des capacités humaines. Damasio, connu pour ses travaux sur le lien entre émotions et cognition, a souligné que la diversité des intelligences proposées par Gardner correspond à la diversité des circuits cérébraux impliqués dans différentes fonctions cognitives.

Stanislas Dehaene,  un des neuroscientifiques français les plus influents dans le domaine de la cognition,  il est connu pour ses travaux sur la conscience, le traitement du nombre et la lecture. Pour lui, la théorie de Gardner  a permis de remettre en question la vision unidimensionnelle de l'intelligence. Cependant, il est  critique sur certains aspects de la théorie, notamment en ce qui concerne ses fondements neuroscientifiques.  Selon lui, les capacités cognitives humaines sont mieux comprises comme des processus interconnectés et intégrés, plutôt que comme des intelligences totalement séparées.
 
Nicolas Lisiaz, souligne l'importance de comprendre les mécanismes cérébraux sous-jacents à ces différentes formes d'intelligence. Il met en avant le concept de plasticité cérébrale, qui permet de développer ces intelligences tout au long de la vie.

François Chevigné, quant à lui, insiste sur l'importance de l'environnement dans le développement des intelligences multiples. Il explique comment les expériences vécues et l'éducation peuvent influencer l'expression de ces différentes formes d'intelligence.

 

Grâce à la technique de l’IRM (Imagerie par Résonance Magnétique), les scientifiques sont aujourd’hui capables de voir précisément quelle zone du cerveau s’active (ou pas) dans différentes situations d’apprentissage : lorsqu’on lit, mémorise, récite, raisonne… Par exemple, l'intelligence linguistique semble impliquée dans des zones comme l'aire de Broca et l'aire de Wernicke, tandis que l'intelligence spatiale est associée à des régions comme le cortex pariétal.

Ces découvertes prouvent que l’intelligence n’est pas « innée » et que le cerveau possède la capacité tout au long de sa vie d’évoluer lorsqu’il rencontre de nouvelles situations d’apprentissage (c’est ce qu’on appelle la « plasticité cérébrale »). Cela permet également de mieux comprendre ce qui stimule ou au contraire décourage le cerveau face aux apprentissages. D’une façon générale, ça éclaire sur quoi apprendre, quand et comment !
 

Mon regard sur cette théorie :
Malgré ces critiques, la théorie des intelligences multiples a le mérite d'encourager une approche plus diversifiée de l'enseignement et de reconnaître les différentes forces des élèves.
En tant que professeure, je trouve intéressante de connaître cette théorie, cela permet de nous questionner sur notre manière d'enseigner.

 

La théorie des intelligences multiples permet de reconnaître et de valoriser la diversité des talents et des capacités des jeunes. Elle offre un cadre pour travailler les forces uniques de chaque apprenant. Je l'utilise dans mes coaching individuels car elle me permet de questionner les jeunes sur leur compétences et je leur fais explorer après leurs soft skills. En stimulant les différentes formes d'intelligence, j'essaie de développer  aux jeunes les soft skills de la créativité, de la communication ou de la résolution de problèmes.
En reconnaissant différentes formes d'intelligence, j'aide les jeunes à identifier leurs points forts, ce qui peut renforcer leur confiance en soi et leur motivation à apprendre. Lorsqu'un jeune connaît ses forces, ses objectifs il s'engage et participe plus facilement dans l'apprentissage.

La théorie des intelligences multiples m'a permis de stimuler ma créativité pédagogique en m'incitant à concevoir des activités variées et innovantes. Cette approche  permet de diversifier mes méthodes d'enseignement pour mieux répondre aux besoins variés des élèves.
Lorsque je prépare mes cours, j'essaie d'adapter les méthodes d'enseignement aux différents profils d'intelligence des élèves. Pas toujours facile mais cela m'aide à ne plus faire un cours transmissif. J'utilise de plus en plus le mind mapping et  la pensée visuelle pour stimuler les différentes formes d'intelligence.

 

Je vous dirais en conclusion que l'essentiel est de l'utiliser comme un outil parmi d'autres pour enrichir votre pratique, tout en restant ouvert à d'autres approches et en vous tenant informé des avancées en sciences de l'éducation.

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