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Comment remotiver un jeune démotivé par l’école ?
Hier, je discutais sur un groupe Facebook avec une maman qui a son fils en seconde et il est complétement démotivé. Elle est démunie et ne sait plus quoi faire pour le remotiver jusqu'à la fin d'année. Il veut s'orienter en BAC professionnel, mais est-ce qu'il aura son affectation, je l'espère pour lui mais les ré-orientations en BAC Pro après une seconde générale ne sont pas si simples.
Cet exemple n'est malheureusement un cas isolé...?
Des phrases qu« À quoi ça sert l’école ? De toute façon, j’y arriverai jamais, c'est trop dur. Je suis nul(le), je comprends rien, j'abandonne, j'en ai marre..... »
C’est des phrases que j'entends trop souvent au lycée où je suis.
Des phrases qui sonnent comme un constat d’échec, mais qui, en réalité, cache souvent un appel à l’aide.
Je pense qu'un jeune qui est démotivé, en décrochage scolaire, c’est avant tout un jeune qui ne trouve plus de sens.
Et c’est là que tout commence mais ce n'est pas si simple de trouver la bonne manière pour lui redonner du sens.
Voici quelques conseils que je souhaite vous donner pour garder espoir, il faut u temps et je n'ai pas de baguette magique.
1. Partir de ce qui fait sens pour lui
La motivation ne se décrète pas. Elle se co-construit, à partir de ce qui résonne dans le vécu du jeune. Ce qu’il aime, ce qu’il sait faire, ce qui le touche, l’indigne ou le passionne.
Tu veux remotiver un jeune ? Commence par écouter ce qui l’anime, même si ça n’a rien à voir avec l’école :
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Il passe ses journées à faire du skate ? C’est de la persévérance.
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Il bricole des moteurs ? C’est de la résolution de problèmes.
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Il est accro aux mangas ? Et si on parlait de narration, de dessin, de création d’univers ?
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Il est accro aux jeux vidéos ? Il développe l'esprit d'équipe, de stratégie, de concentration?
Le cerveau ne s’engage que s’il trouve un intérêt personnel à ce qu’il fait.
En tant que praticienne en soft skills, je vous conseille de valoriser ses forces, là où il excelle en dehors du cadre scolaire, c’est le point de départ pour recréer une dynamique positive. Vous pourrez trouver des outils sur ce blog
2. Remettre de la clarté et du pouvoir d’agir
Beaucoup de jeunes décrochent parce qu’ils ne voient ni le chemin, ni l’utilité de ce qu’on leur demande. Et honnêtement, je peux les comprendre car parfois les programmes leur imposent des notions qui sont très éloignées de leur quotidien. Ils ne font pas les liens et même si au lycée, ils choisissent leurs spécialités, certains ne voient pas le sens de ce qu'ils apprennent.
Leur redonner de la motivation, c’est aussi leur redonner le pouvoir d’agir en sachant garder un cap :
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En les aidant à fixer des objectifs sur du long terme. Avoir un objectif de domaine d'activité pour plus tard, un métier ( tu dois avoir ton bac pour devenir vétérinaire/ ton bac pro mécanique pour avoir un salaire correct)
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En les aidant à fixer des objectifs sur du court terme ( tu as les bac en juin, commence par faire un planning de révision et vois ce que tu peux réviser)
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En rendant visibles leurs progrès, même infimes
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En les impliquant dans des projets concrets, avec des résultats tangibles
⚙️ La motivation est un moteur qui a besoin de carburant… mais aussi d’un GPS. Sans direction claire, on finit par tourner en rond.
3. Utiliser la relation comme levier
Un jeune motivé est souvent un jeune qui a croisé un adulte qui a cru en lui.
C’est peut-être un prof, un éducateur, un coach, un formateur… Peu importe le rôle, ce qui compte, c’est le lien.
Un regard qui valorise.
Une parole qui encourage.
Une présence qui rassure.
❤️ La motivation, c’est aussi ça : une relation de confiance où l’on se sent vu, écouté, reconnu.
En résumé : 3 clés pour rallumer la flamme de la motivation
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Trouver le point d’accroche personnel : passions, talents, vécus.
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Donner du sens et du pouvoir d’agir : objectifs concrets, projets motivants.
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Créer une alliance éducative : un cadre + une écoute + une reconnaissance.
"Madame, moi j’vais rien faire de ma vie."
Il avait 16 ans, en 2de professionnel électrotechnique. Regard fuyant. Casquette vissée. Et zéro motivation pour venir en cours, il se réfugiait au CDI. Il dessinait tout le temps.
Un jour, je lui ai juste dit :
"Tu sais que ce que tu fais là, c’est un vrai talent, c'est vraiment bien ce que tu dessines ?"
Il m’a regardée comme si personne ne lui avait jamais dit ça.
Deux semaines plus tard, il me montre une planche de BD. Son perso, son style, son univers.
Il a réussi à se réorienter en bac pro artisanat & métiers d'art et il a retrouvé du sens. Malheureusement, je n'ai plus de contact avec lui.
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J'ai un rêve d'une Ecole qui serait un lieu d’élan, plutôt qu’un lieu de pression....
En cultivant les soft skills comme la motivation, l’engagement, la confiance en soi ou la curiosité, on change de paradigme :
On ne cherche plus à faire rentrer les jeunes dans des cases, on les aide à se construire un chemin.
Parce que personne n’est démotivé par nature.
Il suffit parfois d’un mot, d’un projet ou d’une rencontre… pour rallumer toute une vie.
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