APPRENDRE les choses difficiles : pourquoi il n’existe pas de méthode facile

  • Apprentissage
  • 18 Septembre 2025
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« Il n’y a point de méthode facile pour apprendre les choses difficiles. » — Joseph de Maistre ( Philosophe du 18ème siècle)

Nous cherchons souvent une méthode miracle pour retenir vite, réussir sans effort, apprendre sans douleur.
Mais les neurosciences nous rappellent une vérité : apprendre, c’est accepter un certain effort cognitif. Et c’est justement cet effort qui construit des apprentissages solides.


Le mythe de la facilité

Avec les réseaux sociaux et les promesses d’efficacité rapide, il est tentant de croire qu’il existe un raccourci magique pour tout retenir sans se fatiguer.

Pourtant, apprendre une langue étrangère, maîtriser les mathématiques ou préparer un examen demande toujours un investissement.

Les neurosciences expliquent que :

  • Le cerveau consolide durablement une information quand il doit fournir un effort actif pour la retrouver.
  • Les stratégies « passives » (relire, surligner, écouter sans pratiquer) donnent l’illusion d’apprendre, mais ne construisent pas de mémoire à long terme.

L’effort productif : la clé de la mémorisation

Apprendre n’est pas souffrir inutilement, mais mobiliser ce qu’on appelle un effort productif.
C’est un effort qui stimule le cerveau, renforce les connexions neuronales et rend l’apprentissage plus solide.

Exemples d’efforts productifs validés par les sciences cognitives :

  • Se tester régulièrement (quiz, auto-interrogation, technique de la feuille blanche).

  • Espacer les révisions pour laisser au cerveau le temps de consolider ( voir mon article).

  • Varier les contextes (changer de lieu, de format, de support).

  • Expliquer à quelqu’un d’autre ce qu’on vient d’apprendre.

Ces pratiques demandent un petit inconfort au départ, mais c’est justement ce qui les rend efficaces.


Pas de méthode facile… mais un chemin personnel vers l’efficacité

Joseph de Maistre avait raison : il n’existe pas de méthode facile pour apprendre les choses difficiles. Mais cela ne signifie pas qu’il n’existe pas de méthodes efficaces.
Les sciences cognitives en ont identifié plusieurs — comme la répétition espacée, la pratique active (se tester), ou la variation des contextes d’apprentissage.

Cependant, une vérité essentielle reste souvent oubliée : ces méthodes ne suffisent pas si le jeune ne se connaît pas lui-même.

Pourquoi ? Parce que chacun a son fonctionnement cognitif, émotionnel et attentionnel.

  • Certains mémorisent mieux en parlant à voix haute, d’autres en dessinant.

  • Certains ont besoin de calme absolu, d’autres d’un fond sonore.

  • Certains progressent avec des cartes mentales visuelles, d’autres en écrivant plusieurs fois les notions.

? Apprendre à apprendre, c’est d’abord apprendre à se connaître.

En neurosciences, on appelle cela la métacognition : la capacité à réfléchir sur sa propre manière d’apprendre.


Comment développer cette connaissance de soi ?

  1. Observer ses habitudes. Qu’est-ce qui marche vraiment pour moi ? Qu’est-ce qui me donne seulement l’illusion d’apprendre ?

  2. Expérimenter plusieurs méthodes. Essayer les flashcards, les quiz, la prise de notes créative, les fiches condensées, les discussions en groupe…

  3. Évaluer l’efficacité. Après chaque séance, se poser la question : Suis-je capable d’expliquer sans mes notes ?

  4. Construire sa boîte à outils personnelle. Garder ce qui fonctionne, abandonner ce qui ne sert pas.

Ainsi, il ne s’agit pas de suivre une “recette miracle” mais de composer sa propre stratégie d’apprentissage.


Il n’existe pas de méthode facile pour apprendre les choses difficiles.
Mais il existe un chemin exigeant et passionnant.
C’est là que réside la véritable efficacité : quand un jeune ne copie plus les méthodes des autres, mais qu’il ose tester, ajuster et trouver sa propre manière d’apprendre.